Impressions d'une promenade en poésie :
(..) On marche sur un mur de pierre,
un petit pont est devant nous,
Dessous passe une rivière,
couleur de pluie, souffle d'antan
Cette promenade bleu caillou,
couleur d'amour, je l'aime tant,
c'est pour moi tout ce qu'il y a de plus pur
et de plus beau dans cette vie
couleur d'argent.
Elodie Santos
La vie
Hémorragie de mots
Hémorragie d'images
Temps surmenés
Heures répandues
Comment tirer la vie de toutes ses geôles?
La vie :
Essor du risque
Vendanges du hasard.
Andrée Chédid
Un rayon de soleil, et l'oiseau qui chantait aussi ce poème :
Un oiseau chante
Un oiseau chante ne sais où
C'est je crois ton âme qui veille
Parmi tous les soldats d'un sou
Et l'oiseau charme mon oreille
Écoute il chante tendrement
Je ne sais pas sur quelle branche
Et partout il va me charmant
Nuit et jour semaine et dimanche
Mais que dire de cet oiseau
Que dire des métamorphoses
De l'âme en chant dans l'arbrisseau
Du cœur en ciel du ciel en roses
L'oiseau des soldats c'est l'amour
Et mon amour c'est une fille
La rose est moins parfaite et pour
Moi seul l'oiseau bleu s'égosille
Oiseau bleu comme le cœur bleu
De mon amour au cœur céleste
Ton chant si doux répète-le
À la mitrailleuse funeste
Qui chaque à l'horizon et puis
Sont-ce les astres que l'on sème
Ainsi vont les jours et les nuits
Amour bleu comme est le cœur même
Guillaume Apollinaire(1880 - 1918)
Printemps
Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire !
Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire,
Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis !
Les peupliers, au bord des fleuves endormis,
Se courbent mollement comme de grandes palmes ;
L’oiseau palpite au fond des bois tièdes et calmes ;
Il semble que tout rit, et que les arbres verts
Sont joyeux d’être ensemble et se disent des vers.
Le jour naît couronné d’une aube fraîche et tendre ;
Le soir est plein d’amour ; la nuit, on croit entendre,
A travers l’ombre immense et sous le ciel béni,
Quelque chose d’heureux chanter dans l’infini.
Victor Hugo
Te voilà, rire du Printemps !
Les thyrses des lilas fleurissent.
Les amantes qui te chérissent
Délivrent leurs cheveux flottants.
Sous les rayons d’or éclatants
Les anciens lierres se flétrissent.
Te voilà, rire du Printemps !
Les thyrses de lilas fleurissent.
Couchons-nous au bord des étangs,
Que nos maux amers se guérissent !
Mille espoirs fabuleux nourrissent
Nos coeurs gonflés et palpitants.
Te voilà, rire du Printemps !
Théodore de Banville
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Les voix du poème
Sur les cordes vocales
Des danseurs,
Passants funambules
Passeurs de voix
De pierres jetées au visage de la femme adultère
Le poème est un puits
Qui recueille le silence des proscrits
Voix de cendres et de Terre
Voix des enfants hagards au seuil des crématoires
Aumône des déserts, des nuits infranchies,
Vies murmurées
Dans le ventre des mers infécondes
Voix enfouies, foulées
Paumes offertes
Voix de vagues hirsutes au hasard des tempêtes
Sirènes à la langue arrachée
Voix de l\'absence, de l\'éphémère et du retrait
Vibration de nuage endormie
Empreinte des oubliés, des gorges bleues, des charognes,
Petits cailloux à tes pieds
Recueille-les,
Que demeure le chant de ceux qu\'on enterre.
Et les voix brûlées libèrent au présent
La mélodie des gouffres
Où les souffles sommeillent
Voix d\'ombre et de lumière
Chuchotées à l\'oreille de l\'aube
Voix aigrelettes d\'ailes
Qui ébouriffent le couchant
De rose acidulée et d\'émeraude tendre
Quand les matins arides se révoltent
Quand le temps s\'éparpille dans le rire des champs
Nos voix,
Ta voix,
Caresse des possibles.
Sonia Branglidor et Marine Riguet
Nous sommes là et vivre est une parole
Une parole prêtée
— Alors écoute, écoute encore…
Nouvelle averse actuellement au milieu du déluge
Autrefois comme en ce moment
Des heures et des heures de pluie fraîche
Sur les pavés des rues et sur les toits des maisons
Sur les champs jaunes de l’été
Sur nos vêtements insignifiants
— Sur le monde, en somme !
Le monde le monde si malabar si mal léché
Soudain une percée dans le ciel
Le contour bleu des nuages
Le jour était déjà revenu.
— Pourquoi donc retenir cet instant ?
t;Renard
Ecoute le silence est fait de paroles à l’intérieur de soi comme une aube venue des profondeurs entoure d’esprit la lumière Les mots de novembre annoncent l’espace hauteur achevée des parfums vécus l’odeur émaillée d’une vie qui avance avec dans la bouche matinale le goût d’une voix Ecoute le chuchotement du premier mot se tait à la source pour se désaltérer dans l’ombre et combler le vide Dans ce grenier inépuisable enfin le cri pétrifie l’essentiel Anne Marie BERNAD (inédit Nov 2012) | ||||